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Janet Malcolm, écrivaine et journaliste américaine, est morte

Pilier du grand magazine américain « The New Yorker », elle avait publié plusieurs longs reportages et livres-enquêtes retentissants. Elle est décédée le 16 juin, à l’âge de 86 ans.

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Publié le 18 juin 2021 à 17h42, modifié le 18 juin 2021 à 17h59

Temps de Lecture 3 min.

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Janet Malcolm, lors d’une procédure judiciaire concernant un procès en diffamation intenté contre elle par le psychanalyste Jeffrey Masson, à San Francisco, le 29 septembre 1994.

L’écrivaine et journaliste Janet Malcolm s’est éteinte à New York le 16 juin, à 86 ans. Née sous le nom de Jana Wienerova, le 8 juillet 1934, à Prague, elle était, depuis les années 1960, l’un des piliers du prestigieux magazine The New Yorker et l’autrice exigeante de plusieurs livres-enquêtes. Décrite par ses collègues comme farouchement intelligente, inlassablement analytique, d’une immense rigueur, elle était habitée par le scrupule de « remettre en question tout acte de jugement définitif », a déclaré l’actuel rédacteur en chef du New Yorker, David Remnick, à l’annonce de son décès.

Fille d’un psychiatre, elle émigre, en 1939, à l’âge de 5 ans, aux Etats-Unis avec sa famille, qui fuit les persécutions nazies contre les juifs. Elle effectue son cursus à l’université du Michigan puis, son diplôme obtenu, déménage à Washington avec son premier mari, qui mourra en 1975. Celui-ci officie comme critique littéraire au New Yorker. Elle-même commence à y collaborer au début des années 1960.

Elle fait d’abord paraître des articles sur la littérature pour enfants, le shopping et le design. Puis s’oriente vers la critique photographique pour se lancer, à partir de 1978, dans des formats longs. Elle prend alors pour modèle son collègue Joseph Mitchell, qui s’inclut comme l’un des protagonistes de ses propres chroniques new-yorkaises. Ce sera l’une des antiennes de Malcolm : on ne peut s’effacer du paysage, omettre d’informer les lecteurs des modalités d’énonciation et de la place, plus ou moins distante, occupée par le reporter, au risque de malhonnêteté. D’autant que, selon elle, le « je » de l’auteur est une création aussi distincte du « je » de la vie courante que Superman l’est de Clark Kent.

« Un récit d’une rare vivacité »

La question de la faillibilité journalistique traverse Quarante et un faux départs, qui examine les diverses manières d’approcher et de décrire un modèle, chacune limitant les autres. « Ecrire sur le peintre David Salle, c’est être contraint à une sorte de parodie de son art mélancolique des fragments, de citations, d’absences un art qui refuse d’être une seule chose ou de trouver une chose plus intéressante, belle ou significative qu’une autre », conclut Janet Malcolm à l’issue de ce portrait-collage au long cours (près de 13 000 mots).

Ce reportage d’une quarantaine de pages fut publié en 1994, l’année où un tribunal donna raison à Janet Malcolm après une décennie de procédures consécutives à l’action intentée en justice par le psychanalyste Jeffrey Masson. Celui-ci l’attaqua en diffamation, soutenant qu’elle avait falsifié quelques-uns de ses propos dans Tempête aux archives Freud (PUF, 1986).

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